L’apnée du sommeil est une pathologie fréquente, touchant préférentiellement les hommes. On parle aussi de syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (Sahos). Elle est définie par des pauses respiratoires pendant le sommeil (de 10 à 30 secondes au moins 5 fois par heure), associées à une altération du sommeil et à une somnolence et une fatigue diurne. On classe les apnées du sommeil généralement en trois stades, allant de l’apnée du sommeil légère à l’apnée du sommeil sévère.
En premier lieu, le premier facteur de risques de l’apnée du sommeil est l’âge. On estime que 30 % des plus de 65 ans sont touchés par l’apnée du sommeil. En effet, avec l’âge, les muscles du pharynx perdent en tonicité, et l’ouverture des voies respiratoires la nuit se fait moins facilement. Les hommes sont également plus touchés : on estime que 4% des hommes et 2 % des femmes sont touchés par cette affection. L’apnée du sommeil est également très souvent associée à d’autres pathologies comme le diabète ou le syndrome métabolique. Dans certains cas, il y a une prédisposition familiale. Chez l’enfant, la présence de grosses amygdales ou végétations peut expliquer une apnée du sommeil. La forme de la mâchoire peut également constituer un facteur de risque : les petites mâchoires ou les mâchoires ayant tendance à avancer sont plus touchées par l’apnée du sommeil.
En cas d’apnée du sommeil, le sommeil est de mauvaise qualité, et cela peut se répercuter sur la vie de tous les jours. Le sommeil est souvent agité et non réparateur. Le premier symptôme est une grande fatigue et une somnolence dans la journée, ce qui peut constituer un danger en voiture ou au travail. Les personnes touchées par l’apnée du sommeil peuvent s’endormir pendant la journée, sont souvent irritables et ont une baisse de concentration. Autre symptôme : la libido peut également fortement diminuer. La personne qui en est atteinte produit souvent des ronflements durant la nuit.
Plusieurs examens permettent de diagnostiquer une apnée du sommeil. Le patient étant hospitalisé pendant une nuit, son sommeil est étudié pendant au moins 6 heures. Tout d’abord, une polygraphie ventilatoire nocturne permet d’enregistrer via un capteur nasal les variations de pression au niveau des voies respiratoires. Une ceinture abdominale et un oxymètre permettent d’étudier l’oxygénation de l’organisme. Pour étudier une apnée du sommeil plus sévère, on peut procéder à un électroencéphalogramme, un électromyogramme ainsi qu’un électrocardiogramme. Le test Stop Bang permet rapidement en 10 questions d’évaluer le risque de souffrir d’une apnée du sommeil.
Non traitée, l’apnée du sommeil peut constituer un facteur de risque important de maladies cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle ou d’autres maladies cardiaques (infarctus du myocarde). En effet, une pause respiratoire de 10 secondes provoque une chute d’oxygénation du corps, et la pression intra-thoracique est modifiée, forçant le cœur à augmenter son travail. Il est donc important de consulter son médecin traitant ou un spécialiste des troubles du sommeil l en cas de grande fatigue et de somnolence associées à des ronflements importants. Il ne faut pas hésiter à se rapprocher d’associations de patients pour obtenir plus d’informations et de soutien.
Le traitement de l’apnée du sommeil dépend d’une part de la sévérité de l’affection, et d’autre part du profil du patient. Pour les apnées légères, un suivi hygiéno-diététique permet dans une bonne majorité des cas d’améliorer l’affection : perte de poids, reprise de l’activité sportive, arrêt du tabac, arrêt de la prise d’alcool avant de se coucher, ou encore arrêt des somnifères. Si l’apnée du sommeil ne se déclenche que lorsque la personne se trouve sur le dos, des dispositifs pour éviter de dormir sur le dos s’avéreront efficaces. Des prothèses mandibulaires (gouttières) peuvent également être prescrites pour empêcher la mâchoire d’avancer. Une prise en charge chirurgicale est discutée au cas par cas pour les personnes souffrant d’amygdales hypertrophiées.
En cas d’apnée du sommeil sévère, le traitement de référence est un traitement par pression positive (ou CPAP (Continuous Positive Airway Pressure). Il s’agit d’un appareil permettant d’insuffler via un masque de l’air au niveau de la bouche et du nez pour s’opposer à la fermeture des voies aériennes. Pour certains patients, la pose d’un stimulateur du nerf hypoglosse est parfois envisagée. Il s’agit d’un dispositif constitué d’un boîtier et d’une sonde permettant d’activer les muscles dilatateurs du pharynx.
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